Les sites web et les applications mobiles se multiplient à une vitesse folle depuis déjà quelques années. Pourtant, on ne peut plus faire l’autruche : le numérique impacte directement l’environnement et les humains. Et si on vous disait que créer un projet web sobre et accessible est possible ? On vous propose de découvrir notre méthodologie en 4 étapes, celle que nous utilisons avec nos clients. Pour que votre prochain service numérique rime avec éthique (ça rime en plus).
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Pourquoi s'engager dans un numérique plus sobre ?
Le numérique apporte son lot de possibilités certes, mais les effets rebonds sont multiples. Il faut désormais prendre en compte les impacts liés à la fabrication de nos terminaux, à leur usage, mais également aux réseaux et aux data centers.
Réduire l’impact environnemental
Parce qu’il consomme des énergies fossiles, le secteur du numérique est responsable de 3 à 4% des émissions mondiales de Gaz à Effet de Serres (GES). Ces émissions pourraient augmenter de 60% d’ici à 2024, si rien n’est fait ! Lorsque l’on creuse, on s’aperçoit que 78% de ces émissions sont liées à la fabrication de nos terminaux et 21% à leur usage (source ADEME). C’est pourquoi on parle de plus en plus de durabilité, de réemploi, de reconditionnement et d’économie de fonctionnalité.
Proposer des produits numériques éthiques
Naviguer sur un site web ou une application mobile peut être une véritable corvée. C’est le cas des personnes en situation de handicap (plus d’1 milliard dans le monde). En France, 70% du web n’est pas accessible. Ce sont donc près de 9,6 millions de Français et de Françaises qui ne peuvent réaliser une action ou s’informer via le web.
En 2025, le vent tourne franchement et il va falloir, dès 2024, commencer à gréer les voiles. Tout nouveau service numérique édité à partir du 28 juin 2025 se devra d’être accessible.
En France, de nombreux référentiels encadrent la conception numérique, dont :
- le RGAA (référentiel général d’amélioration de l’accessibilité) ;
- le RGESN (référentiel général d’écoconception de service numérique).
Première étape : questionner le projet lors du cadrage
Alors comment faire pour répondre au besoin de rentabilité d’une entreprise, tout en concevant un service centré utilisateur·rice qui soit accessible et respectueux de l’environnement ?
Qui veut être référent·e éco-conception et accessibilité ?
Rassurez-vous, il existe des actions à mettre en place à chaque étape d’un projet numérique. La première : identifier un·e référent·e éco-conception (chef de projet, product manager, designer…) qui aura comme missions de faciliter, communiquer, faire respecter la méthodologie et suivre les objectifs fixés. La seconde : faire appel à un·e référent·e accessibilité pour valider le respect des bonnes pratiques.
Se poser les bonnes questions
Tout projet nécessite un cadrage stratégique. Pour un produit éco-conçu, il vous faudra questionner votre projet pour répondre aux enjeux précédemment cités. Pour vous aider, voici quelques-unes des questions que nous utilisons avec nos clients :
- Le service numérique est-il utile ?
- Quelles sont les cibles définies du service ?
- Quels sont les besoins de ces cibles ?
- Sur quel matériel le service sera-t-il utilisé ?
- Quels services et fonctionnalités sont essentiels ?
- Quels sont les indicateurs d’impact du projet ?
- Quel plan d’action pour le respect du RGAA ?
- Que mettez-vous en place pour le respect de la vie privée (RGPD) ?
Ces questions (et leurs réponses) sont nécessaires pour ancrer le projet dans une démarche de sobriété et d’accessibilité. Elles garantissent également une adhésion de l’équipe et des parties prenantes aux enjeux et à l’atteinte des indicateurs clés de performance (KPI).
Deuxième étape : utiliser la connaissance de vos utilisateurs
La frugalité sous-entend des parcours utiles, utilisés et utilisables par la bonne audience. Car ne l’oublions pas : chaque requête web nécessite de l’énergie (fossile) à chaque étape : de la page de recherche jusqu’au serveur.
Répondre aux besoins de vos utilisateurs
Les études utilisateurs sont des outils puissants pour connaître les besoins de vos cibles. Elles vous seront d’une aide précieuse pour sélectionner et prioriser les fonctionnalités essentielles de votre service. Vous pourrez alors mettre en place des outils de suivi, des tests utilisateurs récurrents ou autres méthodes de recueil de feedback et itérer pour être au plus près de leurs usages.
Miser sur la co-conception et un SEO raisonné
Vous connaissez peut-être l’adage “Seul on va plus vite, ensemble on va plus loin” ? L’intelligence collective utilisée lors d’atelier de co-conception assure un travail de réflexion autour des insights issus de la phase de recherche utilisateurs, avec les experts du projet et les parties prenantes. On s’assure ainsi de produire des livrables UX de qualité (parcours, persona, wireframes,…) qui répondent aux enjeux de sobriété et d’accessibilité.
Autre élément à intégrer dès le début : votre stratégie SEO. Une étude de potentiel vous permettra d’identifier le potentiel de requêtes de votre service à destination d’une cible précise. Vos parcours sont alors optimisés avec une performance de meilleure qualité, on parle désormais de Green SEO.
Troisième étape : opter pour une conception sobre
Rappelons-le : 45% des fonctionnalités ne sont jamais utilisées et 70% sont jugées non essentielles (source Designers Éthiques) ! Pour s’assurer de proposer des pages aux fonctionnalités utiles, il est indispensable d’identifier l’unité fonctionnelle de chaque parcours. Pour cela, prenez le temps d’identifier le besoin stratégique auquel doit répondre le service, comme par exemple “acheter un canapé” ou “prendre rdv pour un soin beauté”.
La checklist pour une UX frugale et accessible
Une fois les unités fonctionnelles identifiées, quelles sont les bonnes pratiques UX à mettre en place ? En voici quelques-unes :
- Adopter l’approche mobile first ;
- Donner la maîtrise des interactions aux usagers ;
- Prévoir des repères de navigation / fil d’ariane ;
- Penser légèreté des pages ;
- Penser usage du service en faible connexion / matériel ancien ;
- Proposer la navigation au clavier ;
- Penser aux liens de transcription des vidéos / audios ;
- Donner la possibilité de mettre les animations/vidéos en pause ou lecture en basse résolution ;
- Optimiser les formulaires à étapes ;
- Capitaliser sur les fonctionnalités et composants natifs.
La checklist pour un design d’interface sobre et élégant
Breaking news : oui, il est tout à fait possible de proposer une UI créative ET responsable ! Là encore, voici quelques pistes :
- imaginer des design simples et épurés ;
- adopter l’approche mobile first ;
- limiter la quantité de ressources graphiques ;
- alterner images et illustrations et adopter le .svg ;
- préférer les images vectorielles et glyphes ;
- tester les contrastes couleurs (Figma Color Contrast Checker, app contrast-finder, color contrast analyser) ;
- interroger la pertinence des médias de chaque page ;
- tenir compte du caractère évolutif du service ;
- privilégier les changements instantanés vs animés (javascript) ;
- penser économie / capitalisation des composants.
Un contenu utile et concis
Un site au contenu clair, concis, utile et structuré sera mieux optimisé pour le référencement. Point important : pensez à former les personnes qui contribuent. Une charte éditoriale répertoriant les do’s et don’ts est une bonne pratique à mettre en place. La formation à la méthode FALC (Facile À Lire et à Comprendre) en est une autre.
Enfin, les maquettes devront être validées par l’expert accessibilité (et juridique si l’activité de l’entreprise le nécessite). Puis faites tester les maquettes auprès des cibles pour vérifier leur utilisabilité avant la phase de développement.
La phase de conception est cruciale pour un produit numérique éco-conçu : 60% de son impact écologique se maîtrise durant cette étape (source GreenIT) ! Elle mérite donc toute votre attention et nécessite l’implication des équipes dédiées.
Quatrième étape : Un développement optimisé
Pour qu’un service numérique soit éco-conçu, il est essentiel de mesurer son impact environnemental. L’Analyse de Cycle de Vie (ACV) d’un produit web est une des méthodes possibles.
Mesurer pour optimiser
Pour proposer des pages web optimisées (UX, UI, SEO, code…), une solution s’impose : la mise en place d’outils de mesure et le suivi de ces données. Cette démarche d’amélioration et d’optimisation est nécessaire pour assurer le succès de votre projet sur le long terme.
Les outils de mesure
Il en existe un certain nombre, notamment français (Cocorico !). En voici quelques-uns :
- Eco-Index de GreenIT qui permet de calculer la performance et l’empreinte environnementale d’une page web.
- Greenspector qui mesure et analyse la consommation d’énergie d’une application ou d’un site.
- Fruggr qui évalue l’empreinte selon 3 KPI : environnement, social et éthique.
- GreenTrackr de Conserto qui évalue l’empreinte carbone d’un site en modélisant des données les plus proches possibles de la mesure réelle.
Au-delà des mesures, pensez à l’hébergement qui doit être sélectionné en fonction de son éco-responsabilité. Normes ISO, indice d’efficacité énergétique (PUE) ou encore localisation sont des critères à privilégier.
La sobriété passe par l'amélioration continue
Une fois votre service mis en production, il vous faudra mettre en place des protocoles de mesures régulières, auditer, A/B tester… Viser l’optimisation permanente doit devenir votre nouveau mantra.
N’attendez pas 2025 pour intégrer l’impact positif d’un service numérique éco-responsable. Concevoir et optimiser un site web ou une application mobile augmente la satisfaction de votre clientèle et donc votre taux de transformation. Rien de tel pour voir la vie en vert et participer à un futur souhaitable !
Intuiti vous accompagne dans la conception de services numériques respectueux de l’environnement et de l’humain. Pour échanger autour de vos besoins, vous pouvez les contacter ici.
Quelques sources pour s’abreuver d’infos pratiques
- La Fresque du Numérique pour sensibiliser les équipes.
- Le guide d’éco-conception des Designers Éthiques.
- Le livre Ecoconception web, 115 bonnes pratiques par GreenIT.
- Le Référentiel général d’écoconception de services numériques (RGESN).
- Le Référentiel d’amélioration d’accessibilité numérique (RGAA 4)
- Le Guide de Référence de Conception Responsable de Services Numériques de l’INR
