Le 8 mars, comme chaque année depuis 1982, a lieu la journée internationale des droits des femmes. Pas la journée des droits de la femme. Ni, pire, la journée de la femme (sinon, nous célébrerions l’occasion en écoutant “où va le monde”). Mais bien la journée internationale des droits des femmes.
Une journée qui n’est pas dédiée aux soldes sur les coffrets bien-être et make-up ou aux remises sur les aspirateurs. Qui n’a pas vocation à vous faire dépenser le moindre centime en rose à offrir à vos collaboratrices. Qui ne sert pas non plus à mettre en avant “une femme”, celle à laquelle on prend même pas le temps de redonner son identité… (voir l’excellente page wikipédia “une femme”).
Mais une journée d’action. De sensibilisation. De mobilisation. D’éducation. De lutte pour le droits de toutes les femmes. Partout dans le monde. Pour l’égalité entre les genres. Tout simplement.
Et, comme chaque année, l’Organisation des Nations Unies a défini un thème. Une grande thématique pour donner le la. Celle de 2023 : “pour un monde digital inclusif : innovation et technologies pour l’égalité des sexes”.
Pourquoi ce thème ?
Parce que les chiffres sont assez parlants.
- En 2022, seulement 63% des femmes utilisaient internet. Contre 69% des hommes. Soit une différence de peu ou prou 259 millions de personnes.
- Alors que la technologie prend une place toujours plus prégnante dans nos vies, on estime qu’en 2050, 75% des emplois seront liés aux domaines scientifiques et technologiques (STEM). Des domaines dans lesquels on ne trouve que très peu de femmes. 22% seulement dans ceux liés à l’intelligence artificielle par exemple. Ce qui explique sans aucun doute les dérives sexistes de certains chatbots…
- Enfin, une étude réalisée dans 51 pays révèle que 38% des femmes ont déjà été victimes de violences en ligne.
En bref, s’il ne fallait retenir qu’une chose : en 2023, les progrès technologiques dépassent les progrès vers l’égalité des sexes. On a donc déjà vu beaucoup, beaucoup, beaucoup mieux en termes de progrès…
C’est pourquoi, l’ONU lance quatre appels pour ce 8 mars 2023 :
- Supprimer toutes les barrières à l’entrée du monde numérique.
- Éduquer et former les femmes et les filles en STEM.
- Permettre aux femmes de créer des technologies qui répondent à leurs besoins.
- Éliminer les violences sexistes en ligne. (Et IRL si on peut).
En tant que média digital existant grâce à une agence digitale, on ne va pas se le cacher, nous sommes parmi les premier·es concerné·es par cette journée et sa thématique. C’est pourquoi, nous avons voulu, à notre échelle, contribuer au changement. Apporter notre pierre, aussi petite soit-elle, à l’édifice.
Comment ? En mettant en lumière des personnalités, des contenus, des actions, des initiatives qui militent, le 8 mars et les 364 jours restants, activement pour un monde numérique plus inclusif. Qui, nous inspirent, nous éveillent, nous motivent, nous donnent envie de faire mieux. Merci à elles.
Les newsletters auxquelles s’inscrire
Mensuelle ou quotidienne, longue ou courte, les newsletters auxquelles s’inscrire.
#Règle30, la newsletter de Numéra, rédigée par la journaliste tech Lucie Ronfaut
Sur internet, il n’y a pas de femmes. C’est ce que dit la règle 30. Et c’est de là que la newsletter de Lucie Ronfaut, journaliste tech incontournable du paysage français et Numerama tient son nom. La couleur est annoncée. Le résultat est une pépite à recevoir chaque mercredi à 11h directement sur sa boite mail. Au programme : une analyse féministe et inclusive de l’actualité du secteur digital, du sexisme des IA génératices de contenu et des conséquences derrière en passant par l’absence de neutralité des GAFAM ; les articles à lire pour se tenir informé·es et, bonus : un conseil lecture qui fait toujours mouche.
Fréquence : chaque mercredi à 11h.
L’équipe brillante derrière :
- Lucie Ronfaut à la plume,
- Claire Braikeh pour la direction artistique,
- Mathieu Menut pour la mise en place technique,
- Marie Turcan, rédactrice en cheffe.
Pour s’inscrire, c’est par ici.
Make it inclusive (ex-Visibles), la newsletter de Léa Niang
Léa Niang est consultante en communication inclusive. C’est en 2021, qu’elle lance Visibles, la newsletter pour éduquer les responsables communication aux enjeux d’inclusivité (et s’assurer qu’on en finisse, enfin avec le pink ou le rainbow washing !). Si, depuis le début de l’année, la newsletter a changé de nom, devenant “Make it inclusive”, le fond n’a pas changé. Toutes les deux semaines, on y retrouve un ou deux décryptages d’actus chaudes (des sims 4 en passant par Barbie ou le procès Depp-Heard), le billet d’humeur et la campagne de la semaine.
Fréquence : toutes les deux semaines.
L’équipe derrière : Léa Niang.
Pour s’inscrire et/ou lire les précédentes éditions c’est par ici.
Women who do stuff
Média associatif, indépendant, féministe et engagé, Women Who Do Stuff porte une mission : contribuer à l’émancipation des femmes et des minorités de genre. À ce titre, l’association organise des événements et édite une revue annuelle (véritable œuvre d’art en passant). Mais, c’est autour de la newsletter que l’actualité se concentre le plus. Fondée en 2017, l’infolettre du même nom que le média présente chaque mois le portrait de femmes qui font bouger les lignes. Une bouffée d’inspiration.
Fréquence : mensuelle
L’équipe : les volontaires de Women who do stuff
Pour s’inscrire et/ou lire les précédentes éditions de la newsletter, c’est par ici.
Les podcasts à écouter
Mettez des écouteurs et prenez des notes.
Écoutez-nous bien, le podcast de la Fondation des Femmes
Créé avec l’équipe “force juridique” de l’association, le podcast “écoutez-nous bien” (deux épisodes pour le moment), donne la parole aux femmes pour les écouter, les soutenir et les orienter.
Le principe : chaque troisième mercredi du mois, trois invitées échangent avec Camille Dahan et Wassila Messaoudi sur un sujet lié aux droits des femmes (avortement, égalité salariale, etc.).
Fréquence : mensuelle
L’équipe derrière :
- écrit et conçu par Camille Dahan, Wassila Messaoudi et la Force Juridique de la Fondation des Femmes.
- Présenté par Camille Dahan
- Chronique juridique par Wassila Messaoudi
- Lecture “Carte Blanche” par Anna Mouglalis
- Illustration par Jeanne Guerard
- Réalisation, Montage, Mixage, Production : Alexis Haddad – maison de podcast Shinekast.
Pour écouter l’intégralité des épisodes, c’est par ici.
The Good Robot
Qu’est-ce qu’une bonne technologie ? Est-ce même possible de faire rimer ces deux mots ? Comment le féminisme peut contribuer à rendre le monde de la tech meilleur ? Dans chaque épisode de The Good Robot, universitaires, militant·es et professionnel·les du secteur partagent leur point de vue sur les perspectives que le féminisme peut offrir à la tech.
Fréquence : bi-mensuelle
L’équipe derrière : les doctoresses Eleanor Drage et Kerry Mackereth. Toutes deux chercheuses au Leverhulme Centre for the Future of Intelligence.
Pour écouter l’intégralité des épisodes, c’est par ici.
Modern Figures
Un podcast lancé par l’Institute for African-American Mentoring in Computing Sciences (iAAMCS) en collaboration avec le National Center for Women & Information Technology (NCWIT). Son but : mettre en lumières les femmes noires-américaines de la tech, minorité doublement discriminée dans le secteur. On y parle aussi bien challenge perso que justice, biais algorithmiques, cybersécurité et IA. Le tout de manière très pédagogique pour pousser les jeunes lycéen·nes à envisager, à leurs tours, une carrière dans ces domaines.
Fréquence : bi-mensuelle
L’équipe derrière : les doctoresses Jeremy Waisome et Kyla McMullen
Pour écouter l’intégralité des épisodes, c’est par ici.
Les initiatives à suivre
Et surtout, à soutenir.
World of Women Fund for Crypto Art
Développé en 2021, le projet World of Women a pour but de mettre en avant les femmes dans le web3 afin d’encourager les autres à prendre part à cette révolution technologique. Avec plus de 10 000 NFT réalisées, le projet rencontre un succès immense. Ce qui permet aujourd’hui au WoW Fund for Crypto Art d’utiliser 15% des revenus générés par la vente pour mettre en lumière toujours plus d’artistes féminines. Par ailleurs, une partie des revenus est également reversée à différentes associations comme She’s the first qui lutte pour l’accès à l’éducation de millions de jeunes filles ou Too Young To Wed, contre le mariage des enfants (21% des jeunes filles dans le monde sont mariées avant leur 18ème anniversaire).
Pour en savoir plus sur les causes soutenues par World of Women, c’est par ici.
Pour regarder la collection NFT de WoW, c’est par là.
Pour jeter un œil aux actions du WoW Fund for Crypto Art, c’est ici.
Becomtech
En France, les jeunes filles représentent seulement 10% des étudiant·es en école d’informatique. Et nous ne sommes pas sur une avancée, c’est même plutôt le contraire. En 30 ans, le nombre de femmes ingénieures en informatique est passé, d’un tiers… à seulement 15 %. Becomtech oeuvre pour plus de mixité en proposant différents programmes :
- Jump in tech : qui initie les jeunes filles de 14 à 17 ans à la programmation et à la communication digitale.
- Together in tech, contre le décrochage des étudiantes du supérieur.
- Ambassadrices, qui accompagne les alumnae des promotions jump in tech.
- Becomleader, qui développe le leadership des Ambassadrices
Pour en savoir plus sur Becomtech et les différents programmes, c’est par ici.
Quelques personnalités qui font avancer les choses
Et nous inspirent à en faire de même.
Inna Modja
Autrice-compositrice, chanteuse, photographe, actrice et activiste, Inna Modja a plus d’une corde à son arc. Figure emblématique en France et dans le monde du Web3, elle est en charge de la philanthropie pour World of Women dont nous vous parlions plus haut et membre du conseil de Rug Radio, le média le plus influent sur le sujet.
Elle est également à l’impulsion de Code Green, un projet dont elle est la CEO qui met en relation artistes, codeurs, professionnel·les du web3 et amateurs qui veulent agir pour la justice sociale et la planète.
Art with advocacy, activism, and philanthropy is really something that can create powerful movements.
Inna Modja pour Culture 3
Où suivre Inna Modja ?
- Sur Instagram
- Sur Twitter
- Via les actions de Code Green
En suivant les événements organisés par NFT Factory Paris dont elle est également à l’initiative !
Maliha Abidi
Née au Pakistan, arrivée en Californie à l’âge de 14 ans et partageant sa vie entre Londres et Los Angeles, Maliha Abidi est une touche-à-tout. Artiste de talent, elle célèbre les femmes dans ses illustrations aux couleurs pop. Ce qui lui a permis d’éditer deux livres : Pakistan for Women et Rise. Ses sujets de prédilections : les droits des femmes et leur accès à l’éducation. Fondatrice de Women Rise, une collection de 10 000 NFT représentant des portraits de femmes et prônant la diversité, elle est très vocale sur les sujets de web3. Elle a ainsi travaillé avec Google, Adobe mais aussi l’ONU ou le Malala Funds. Par ailleurs, les fonds générés par la vente des NFT sont reversés à différentes associations.
Come for the art, stay for the cause.
Maliha Abidi
Où suivre Maliha Abidi ?
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- Sur TikTok
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- Sur Instagram
Ayesha Amin
Mise en avant par l’ONU cette année, Ayesha Amin est une des têtes de proue de la FemTech. Son but : transformer la technologie pour que celle-ci soit au service des femmes et de leur santé. C’est dans cette optique qu’elle a fondé Baithak – challenging taboos, organisation qui brise les tabous autour de la santé sexuelle au Pakistan. Leur dernier outil pour y arriver ? La création de Gul, un assistant vocal disponible sur WhatsApp, alimenté par l’IA, qui répond et éduque les jeunes Pakistanai·ses à la santé sexuelle et fonctionnant dans tous les dialectes du pays.
When women don’t have access to information, they are not able to make informed decisions about their bodies.
Ayesha Amin, Expanding FemTech to advance sexual and reproductive health and rights
Où suivre Ayesha Amin ?
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Dilanaz Güler
Du haut de ses 19 ans, Dilanaz Güler fait déjà trembler la vieille garde. Son cheval de bataille ? Le sexisme en ligne sous toutes ses formes. Sa conviction : la nouvelle génération va pouvoir secouer tout cela ! Mais, encore faut-il pour cela qu’elle soit au fait du fonctionnement du numérique et puisse éviter ses pièges. C’est à ce titre qu’elle a fondé le Youth for Digital Literacy, un collectif dirigé par des jeunes et des adolescent·es.
The reason why I do the work I do is that I have a very deep, fundamental belief that technology can change the world to be a better place.
Dilanaz Güler, Spreading digital literacy and radical love to combat online gender-based violence
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