Pour comprendre l’enjeu que représente aujourd’hui LinkedIn en France, trois chiffres clés suffisent :
- en 2017, 14 millions de français étaient membres de Linkedin soit environ la moitié de la population active française.
- 79% des membres ont plus de 34 ans
- l’âge moyen y est 44 ans
Mais alors que les grandes lignes de l’algorithme de Facebook sont aujourd’hui bien connues des professionnels du marketing, l’algorithme de LinkedIn semble poser plus de problèmes…
Nous avons donc constitué, pour vous, une checklist de 18 règles à respecter pour optimiser la portée de vos posts.
Au passage, si vous n’avez pas pu participer au webinar sur le marketing d’influence avec Maud Serrault, responsable du pôle Social Media Influence & Contenus et Mathilde Pilorge, Social Media & Influence Manager, cliquez sur l’image ci-dessous pour voir la rediffusion :
Le fond
- Un sujet, une publication
Contrairement à Twitter où vous pouvez diffuser plusieurs fois une même information, sur LinkedIn, la méthode est à éviter. Plus vous publierez un même post, moins sa portée sera importante.
- Une publication, un sujet
Un post mentionnant plusieurs thèmes sera forcément un échec. L’instant d’attention de votre cible est trop court pour des sujets à plusieurs thématiques.
- Focus sur votre cible
Voici quelques idées de sujets qui obtiennent de bonnes portées :
- les anecdotes
- les récits de votre quotidien ou de celui de votre entreprise
- les retours d’expérience
- les contenus natifs, dont vous êtes propriétaires
- les relais d’offres d’emplois
Attention tout de même à ne pas abuser des sujets trop accrocheurs. Souvent publiés par des consultants de tout poil, ces sujets font réagir un grand nombre de personnes. Mais ces personnes engagées sont-elles bien votre cible ? Surtout, votre cible donnera-t-elle du crédit à ce type de message ? On en doute…
- Evitez le “double digital”
“Les réseaux sociaux sont avant tout pour ceux qui ont une vie sociale.” En quelques mots, Myriam Nessali, Directrice du Lab Innovation de La Poste Solutions Business, résume parfaitement tout l’intérêt (et les pièges) des plateformes sociales. Ces réseaux sont de formidables relais de vos actions, et de celles de votre entreprise. Grâce à eux, vous diffusez à grandes échelles vos engagements, vos convictions ou encore les informations que vous recevez.
Mais attention à ne pas tomber dans le superlatif et à détacher vos prises de paroles, ou celles de votre entreprise, de la réalité de votre métier.
- Choisissez un sujet principal d’expression
Les comptes personnels, et même d’entreprises, les plus influents sont ceux qui ont décidé de s’exprimer sur un sujet principal. Voici quelques exemples de bons comptes LinkedIn
- Alizée Lozac’hmeur (économie sociale et solidaire)
- Florent Letourneur (RH)
- Corinne Hirsch (égalité femmes-hommes)
- Philippe Waechter (économie européenne)
- Ann Handley (marketing de contenu)
- Grégoire Monconduit (entrepreunariat)
La forme
- 2 premières lignes essentielles
Afin de retenir l’attention dans ces deux premières lignes (les deux seules visibles si votre contact ne clique pas sur “Voir plus…”), voici un combo qui semble porter ces fruits :
- Un élément de contexte : [NOUVEAU], /// PRESSE // …
- Une phrase d’accroche : 1 français actif sur 2 est sur Linkedin
- Un émoticône, si accepté dans votre ligne éditoriale :
- Plus de détails
- Maximum 200 mots
Si les deux premières lignes (environ 40 mots) sont importantes, la règle communément admise est qu’un post LinkedIn peut atteindre jusqu’à 200 mots, tout en gardant une portée maximum.
- Liens internes > liens externes
Comme toutes les plateformes sociales, LinkedIn n’a aucun intérêt à vous voir quitter son réseau. Vos posts comprenant des liens externes et renvoyant vers d’autres sites ont donc toutes les chances d’être pénalisés. Pour rediriger vers des liens internes, utilisez des fonctionnalités :
- payantes : pour les offres d’emplois par exemple
- gratuites : en rédigeant des articles Pulse
- Intégrez des #
Moins directement liée à la performance que sur Twitter, l’utilisation d’hashtags sur LinkedIn semble tout de même avoir un impact non négligeable sur l’apparition de vos posts dans les fils d’actualité.
L’algorithme cherchant des critères comme votre position géographique (#Montluçon) ou vos centres d’intérêts (#esiteriophilie) pour vous faire ressortir dans le flux d’activité, il n’y a aucun mal à lui donner un petit coup de main.
Mentionnez vos contacts
Mentionner les personnes concernées par la publication vous permettra d’élargir la portée de vos posts et de favoriser l’engagement. Les meilleurs posts enregistrent souvent leur meilleur taux d’engagement dans la première heure de publication.
Astuce : si vous ne parvenez pas à trouver la personne, utilisez le _ entre les noms de la personne. Par exemple : Annie_de_Yoursoul
- Soigner la structure générale
Oui, un beau message LinkedIn, ça existe. Si le design d’un post est une notion très subjective, on ne prend pas beaucoup de risque en vous recommandant d’aérer la structure de vos posts. Du classique, mais on connaît des combinaisons qui font assez mal aux yeux (et au porte-monnaie pour ceux qui vont jusqu’à sponsoriser ces messages).
- Images et vidéos, l’interactivité sinon rien
A l’inverse d’autres réseaux, LinkedIn s’est mis tardivement à la vidéo. La possibilité de poster une vidéo en natif ne date ainsi que d’août 2017 en France. Une frilosité qui illustre l’approche des contenus images et vidéos de l’algorithme de LinkedIn :
– si votre illustration est immédiatement captivante, capte l’attention et génère de l’interaction, votre post sera diffusé à grande échelle
– si votre illustration est trop fournie ou prend trop de temps à capter l’attention, vous n’atteindrez quasi personne
De plus en plus d’observateurs affirment que le contenu 100% textuel serait donc idéal pour obtenir une portée maximum. Un constat qu’il faut relativiser. En effet, si les contenus inspirationnels sans image peuvent fonctionner, ils ont aussi souvent tendance à fatiguer la communauté. L’idéal serait donc de varier les plaisir.
La stratégie
- Le ratio 3-2-1
Pour savoir quel type de contenu poster sur LinkedIn, une règle simple existe. Le ratio 3-2-1. D’après cette règle, le bon rapport pour augmenter la portée de l’ensemble de vos posts serait le suivant : 3 partages d’articles que vous avez apprécié, pour 2 contenus natifs (vos articles de blog, vos articles Pulse…) et une nouvelle professionnelle.
Ce ratio est autant valable pour un compte entreprise que pour un compte personnel.
- Reprenez un contenu plutôt que de directement le partager
LinkedIn a tout intérêt à multiplier les interactions entre utilisateurs. Logiquement, l’algorithme devrait apprécier les partages de posts d’autres utilisateurs. Mais, en réalité, ce n’est pas le cas ! Vous remarquerez assez vite que ces partages n’atteignent qu’une toute petite partie de votre cible.
Notre conseil serait donc de reprendre le contenu, en mentionnant son auteur, plutôt que de simplement le partager. Cette fois, l’algorithme sera bien plus enclin à diffuser votre post.
- Automatisation & planification
Les outils d’automatisation permettent un réel gain de temps et sont très pratiques pour programmer vos publications. Cependant, comme expliqué précédemment, Linkedin n’apprécie pas la publication d’un même post plusieurs fois. Le réseau social vous pénalisera donc si vous utilisez une solution d’automatisation (Hubspot, Plezy…) pour multiplier les posts. Les outils de planification (Buffer…) ne semblent, eux, ne pas être pénalisés. Mais dans le doute, nous vous recommandons tout de même de poster directement à partir de la plateforme Linkedin.
- Compte persos vs. compte d’entreprise
Si votre compte perso atteint un nombre de vues supérieur à votre compte professionnel, c’est normal. L’algorithme LinkedIn favorisera toujours les contenus postés par des personnes réelles, que par des entreprises… sauf si ces dernières se mettent à sponsoriser leur post.
Pour réagir à ce constat, trois solutions s’offrent à vous :
- Tout miser sur votre compte d’entreprise, en y allouant un budget mensuel
- Tout miser sur un compte perso, le vôtre, ou celui d’une personne dirigeante ou emblématique de votre entreprise
- Allier les deux stratégies, en cherchant à créer du lien entre le compte professionnel de votre entreprise et quelques comptes persos
- Une heure pour convaincre
Comme le révélait Rushi Bhatt, Directeur of Engineering de LinkedIn, la plateforme teste d’abord votre post sur une petite base de contacts. L’objectif est d’en connaître la qualité du contenu avant, si tout se passe bien, de le diffuser à un plus grand nombre.
Bonne nouvelle, l’algorithme semblerait être influençable. Ainsi, pour vos posts les plus importants, n’hésitez pas à demander quelques likes de vos amis ou collègues, dans les premières minutes. Ces coups de pouces virtuels feront leur petit effet.
Une technique qui pourrait d’ailleurs déboucher sur de nouvelles pratiques étonnantes. Ainsi, il se dit que quelques membres de la communauté Growthhacking française travaillent sur un outil permettant de pré-enregistrer les comptes LinkedIn de vos collègues, des comptes qui likeront automatiquement vos posts dès leur sortie !
- Régularité et meilleur moment pour poster sur Linkedin : faîtes vous votre propre idée
A quelle fréquence devez-vous poster sur LinkedIn ? Chacun semble avoir son avis là-dessus.
Pour les entreprises : une tendance de fond semblent émerger. En croisant les recommandations de prestataires tels que Hubspot ou Buffer et nos propres expériences, une bonne stratégie consisterait à augmenter graduellement le nombre de posts mensuels, jusqu’à atteindre le rythme de un post par jour ouvré. Une entreprise “classique” devrait ainsi commencer par poster chaque mardi et jeudi, puis, progressivement, combler les autres jours ouvrés.
Pour votre compte personnel : le test-and-learn est sans aucun doute la meilleure des pratiques. Ecoutez les retours de votre communauté, de vos amis ou de vos clients. S’ils vous félicitent pour votre activité, vous êtes certainement dans le vrai. A l’inverse, s’ils vous font remarquer que vous êtes sans cesse dans votre fil d’actualité, envisagez de ralentir.