22.02.22
6 MIN

Cet article est la retranscription écrite d’une capsule audio diffusée lors de la 2e édition des Audio Days. Pour en savoir plus sur cet évènement, rendez-vous sur audio-days.com. Vous pouvez également écouter la capsule à la fin de cet article.

Je m’appelle Armel de Lesquen, je suis l’un des deux associés cofondateurs de Famileo avec Tanguy De Gélis. Alors, je vais vous parler aujourd’hui de trois conseils pour construire une solution qui répond le plus précisément, peut-être même parfaitement, aux besoins des clients. 

Chez Famileo, quand on a commencé avec mon associé Tanguy, nous sommes partis d’une intuition, d’une idée. En l’occurrence celle de mon associé Tanguy qui, en allant voir sa grand-mère, s’est rendu compte à quel point les lettres et les cartes postales lui manquaient. Et finalement, le digital, une tablette n’était pas son mode de communication préféré. Par contre, c’est vrai, ses cousins, ses neveux, eux n’étaient plus capables d’écrire des lettres ou des cartes postales. C’est la génération digitale. Et donc, la question était : comment pouvons nous faire un pont entre ces deux modes de communication ? 

Alors, avec Tanguy, on n’était pas du secteur, on ne savait pas trop où on allait et donc on s’est dit : faisons tester notre idée par des gens qui seraient légitimes et qui seraient compétents, qui nous permettraient de répondre à nos différentes questions. Et donc, on est allé voir des gériatres, des médecins, des professionnels du grand âge qui nous ont tous beaucoup aidés. Ils nous ont fait améliorer notre idée. Elle a complètement évolué par rapport au départ et elle s’est largement améliorée. Et donc, pour nous, c’était très important parce que c’étaient des gens qui étaient légitimes, qui étaient compétents et qui, surtout, n’étaient pas des amis. L’un des conseils que je peux vous donner, c’est de ne jamais faire tester son idée par des amis. Pourquoi ? Parce que les amis vous aiment, ils veulent votre bien et ils vont vous trouver super, ils vont vous trouver génial et ils vont vouloir que vous réussissiez. Et donc, bien souvent, leur réponse va être un peu biaisée par l’affection qu’ils ont vis-à-vis de vous. Alors que des gens que vous ne connaissez pas, mais qui sont d’un secteur qui pourrait être votre propre clientèle, eh bien eux, ils ne vont pas hésiter à vous dire franchement, s’ils y croient, s’ils n’y croient pas, s’ils seraient prêts à payer. Donc ça, c’est un point qui est très important. 

Le deuxième conseil que je peux vous donner, c’est qu’une fois que la solution existe pour faire évoluer notre produit chez Famileo, on demande toujours l’avis à nos utilisateurs. C’est très important, parce que ça nous permet de valider nos innovations au fur et à mesure, notamment via des questionnaires. Et très souvent, on s’est rendu compte que nos idées, nos intuitions n’étaient pas forcément les bonnes. Même si parfois, on a du mal à comprendre les réponses de nos utilisateurs quand on se rend compte que près de 70% des gens vont dans un sens, alors c’est qu’il y a quelque chose. Et donc, c’est comme ça qu’on fonctionne. On fait évoluer notre produit au fur et à mesure du temps, en fonction des retours. On a des exemples que je peux vous donner. C’est par exemple dans notre gazette, au début, on ne voulait absolument mettre rien d’autre que des messages de la famille. Et puis parfois, certaines personnes nous disaient avoir du mal à la remplir. « Pourriez vous mettre des jeux ou des choses qu’on pourrait rajouter ? » On n’y croyait pas du tout. Et puis, on a posé cette question à nos utilisateurs et on a eu des retours très positifs. Et donc, on l’a fait et ça cartonne.

Et puis enfin, le troisième point qui me semble très important là aussi, pour répondre aux besoins des clients, je pense qu’il faut devenir un expert du secteur. Aujourd’hui, avec Tanguy mon associé, mais aussi avec tous nos collaborateurs, on est devenus des experts du secteur du grand âge. Ça fait six ans qu’on rencontre beaucoup de directeurs de maisons de retraite, des gériatres, des animateurs, etc. Et qu’on est passionné et qu’on aime notre produit, c’est un point important parce qu’il faut pouvoir justement bien comprendre leurs besoins et puis surtout, leurs attentes. Et on doit aussi, évidemment, on est une boîte tech, donc on doit aussi être des pros de la tech. Donc, on a recruté des gens qui aiment et qui sont passionnés par la tech. Mais nous aussi, on a dû l’être. On a dû aussi nous spécialiser dans l’impression. Savoir de quoi on parle quand on veut faire des belles gazettes, mais aussi des albums photos, connaître les réseaux, les modes de fonctionnement, l’écosystème.

Alors évidemment, ce que je vous ai dit, c’est pas magique. Il y a toujours des cas particuliers où vous allez rencontrer des difficultés, même si vous suivez je dirais les quelques conseils que je vous ai donné. Pourquoi ? Parce que la personne que vous allez avoir en face, qu’elle soit un client ou qu’elle soit une personne comme je le disais légitime et compétente, ne va pas forcément comprendre parfaitement votre projet et ce qu’il y a sous le capot. Pourquoi je vous dis ça ? Parce que chez Famileo, on s’est rendu compte qu’on avait parfois des difficultés à bien expliquer notre projet et que certaines personnes ne comprenaient pas notre ADN et notre objectif. On avait aussi, beaucoup de gens qui nous disaient que dans quelques années on serait mort, vu que tout le monde sera connecté. « Le sens de l’histoire, c’est de passer du papier au digital et vous vous faites l’inverse, vous n’avez rien compris. » Et donc les portes se fermaient. C’est arrivé chez les investisseurs, mais aussi même certains directeurs d’Ehpad qui voyaient en Famileo, une solution peut-être un peu rétrograde, alors que nous, ce qu’on voyait, ce n’était pas une solution techno ou pas techno, c’était tout simplement un produit qui répondait à un besoin particulier à l’instant T. Et donc, il a fallu faire preuve aussi de conviction. Il faut croire en son projet, il faut savoir écouter les autres, il faut savoir écouter les gens du secteur, mais il faut aussi écouter aussi ses propres convictions, qui doivent d’ailleurs souvent avoir été construites aussi par d’autres personnes. Donc, on n’est jamais dans 100% de gens qui vont vous soutenir. C’est je ne sais pas peut-être 80/20 ou 70/30, mais il faut aussi écouter ses convictions et être capable de les argumenter. Et puis parfois, je pense, il faut aussi savoir lâcher prise.

Comme ce média Decriiipt, les Audio Days sont une création originale de notre Groupe Iteractii et de Intuiti, avec le soutien de supers partenaires et sponsors. Vous souhaitez nous écrire ? Envoyez-nous un mail à l’adresse contact@groupe-iteractii.com.

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