Cet article est la retranscription écrite d’une capsule audio diffusée lors de la 2e édition des Audio Days. Pour en savoir plus sur cet évènement, rendez-vous sur audio-days.com. Vous pouvez également écouter la capsule à la fin de cet article.
Je suis Stéphane Marcel, chief digital officer chez InVivo, le premier groupe coopératif agricole français qui pèse à peu près 10 milliards d’euros de chiffre d’affaires, qui regroupe la majorité des coopératives agricoles françaises qui elles mêmes travaillent avec plus de 300 000 agriculteurs. On parle de production de céréales, d’élevage, de vin, de l’arboriculture fruitière, etc. Alors InVivo, très rapidement, est organisé autour de trois grands pôles d’activité : l’agriculture dont je viens vous parler, mais aussi le retail avec des marques que vous connaissez certainement tous, comme Gamm Vert ou Jardiland, et enfin le vin à travers son entité Cordier Wine.
J’ai participé à la création d’une nouvelle business unit, qui est transverse et qui est axée sur la digitalisation du groupe et de ses métiers, dès 2018, et c’est ce sujet qui m’intéresse de vous présenter. Pourquoi et comment ce groupe historique agricole ancré sur son territoire, construit sur des valeurs humaines, très terrestres, fortes, avec le modèle coopératif ancestral, a pris le virage du digital en proposant un nouveau business model à l’ensemble de ses coopératives agricoles sociétaires, qui est en partie le e-commerce ou parlons plus d’omnicanal.
Vous le savez aussi bien que moi, le digital aujourd’hui est bien partout. Et pourquoi l’agriculteur et l’agriculture y échapperaient ? On a eu une idée de génie chez InVivo et sans vouloir faire jeu de mot ou presque, on a créé la première plateforme de vente de produits et services agricoles qui s’appelle aladin.farm. Nous avons commencé cette histoire de façon assez frugale et itérative, avec neuf coopératives emblématiques pour créer le terreau fertile du succès qui est la co-construction. Parallèlement, nous avons créé une Digital Factory au sein d’InVivo pour y abriter toutes les compétences clés afin de construire cette plateforme de façon très itérative et incrémentale. Et nous avons été ensuite obligés d’accélérer pour respecter notre time to market qui était assez court. Le lancement a été possible assez rapidement finalement, avec bien sûr le renfort de partenaires consultants dans le dispositif de la Digital Factory. Et là, qu’est ce qui s’est passé ? La magie a opéré. Nous avons constaté une adoption rapide avec des KPIs qui se sont envolés, ce qui nous a permis en moins d’un an de faire plus de 42 millions d’euros de chiffre d’affaires et donc d’envisager pour le nouvel exercice qui est en cours, un objectif à plus de 100 millions d’euros.
Voilà donc une croissance, une hyper croissance assez forte sur ce dispositif. On a créé le maximum des conditions du succès. Il n’y a pas de recette magique, mais comme en cuisine, c’est plus simple de faire un bon plat si les ingrédients de base sont de bonne qualité. Alors, j’ai envie de vous dire que pour une bonne plateforme digitale, il faut commencer petit, mais penser grand tout de suite. Donc avoir une approche très « Minimum Variable Product », mais avoir une vision commune partagée par les différentes parties prenantes. Je conseille aussi d’adopter les bonnes pratiques agiles, itératives et incrémentales dès le début.
Aujourd’hui, il y a des méthodes contemporaines qui permettent d’éviter de faire de grosses erreurs, donc d’éviter évidemment des projets avec des effets tunnels trop importants. Il ne faut pas avoir peur de prendre des raccourcis pour respecter votre time to market si vous avez un time to market court, mais à vous de faire la prise de raccourcis en toute connaissance de cause et si vous avez accumulé de la dette technique, la racheter rapidement. Ne pas garder trop de dettes à racheter. Développer un esprit one team, y compris avec des ressources externes. Aujourd’hui, la Digital Factory que je dirige compte 120 personnes, elle est hybridée entre des personnes internes et des personnes externes, mais pour autant, tout le monde est dans InVivo Digital Factory. Donc ça, c’est vraiment important que tout le monde ait l’esprit de corps et partage les mêmes objectifs.
Pour développer ces objectifs, la data est au centre de nos analyses, elle drive toutes nos décisions sur les parcours utilisateurs et les parcours clients, sur le management de notre roadmap, avec la définition des priorités, avec le pilotage et l’animation de la communauté de clients utilisateurs de notre plateforme. Tout est data et donc nous avons une grosse practice data au sein de notre structure. Et puis, lever le plus rapidement les freins et les irritants, les objections adressées. Ne pas contourner la complexité, mais bien adresser ce qui semble complexe, ça vous permettra d’aller plus vite.
J’ai vraiment l’impression qu’avec aladin.farm chez InVivo, nous avons ou nous contribuons tout simplement à l’écriture d’une nouvelle page de l’agriculture française en lui permettant dans le monde du e-business de conserver sa souveraineté et de freiner les velléités de nouveaux entrants qui pourraient venir discuter notre modèle et notre chaîne de valeur agricole française.
Comme ce média Decriiipt, les Audio Days sont une création originale de notre Groupe Iteractii et de Intuiti, avec le soutien de supers partenaires et sponsors. Vous souhaitez nous écrire ? Envoyez-nous un mail à l’adresse contact@groupe-iteractii.com.
Cette capsule audio est également disponible sur les plateformes suivantes : Deezer – Spotify – Apple Podcast