05.11.19
3 MIN
Comment BigMat cible les artisans de 18-35 ans ?

Il y a deux ans, quand je suis arrivé chez BigMat, je me suis peu à peu forgé la conviction qu’il fallait beaucoup moins utiliser les stratégies classiques de communication (sponsoring coûteux, visuels trop corporate incarnées par un magazine très beau, mais qui manquait clairement de vie… etc). J’avais travaillé au marketing d’entreprises comme IdTGV ou Agnès B., et il me semblait indispensable de rapprocher les pratiques BtoB, des pratiques BtoC

Parler de l’artisan plutôt que de nous

La première chose a été de ne plus parler de nos produits ou de nos prix sur la communication enseigne nationale, mais de ceux à qui nous nous adressons. On ne peut plus communiquer en affirmant que nous avons les meilleurs produits ou la plus grande technicité. Ces choses là se prouvent, elles ne s’affirment pas.

La seconde a été de se voir autrement que comme un simple maillon de la chaîne, soit uniquement comme un revendeur. Et ce n’est pas toujours simple, même en interne. Pour nous sentir plus utiles, et valoriser ainsi notre travail, il fallait valoriser celui du maillon suivant de la chaîne : l’artisan. 

Une stratégie qui se devait d’être 100% digitale

Par rapport à la population professionnelle moyenne, notre cible est ultra équipée. Un artisan a toujours un téléphone à portée de main, et en particulier ceux qui nous intéressent le plus : les 18-35 ans. C’est pourquoi, les opérations que nous allions mettre en place devaient être digitales.

Offrir du contenu aux artisans

Notre stratégie consiste à valoriser au maximum les artisans, qui souffrent d’une image souvent peu flatteuse et à les aider, dans leurs recrutements, dans leur visibilité… Par exemple, nous produisons des contenus comme les interviews que nous avons mené l’été dernier en faisant notre « tour de France ». Ils sont ensuite publiés sur notre nouveau site lhumainaussicacompte.fr ou sur Instagram

Site lhumainaussicacompte.fr par BigMat

Ces contenus doivent plaire aux artisans mais, en réalité, il est surtout important qu’ils plaisent à leurs propres clients. La mission est remplie lorsque, en bout de chaîne, le client dit à l’artisan qu’il l’a vu en vidéo sur le site national de BigMat. 

Une opé-spé béton

Dernièrement, nous avons lancé une opération avec la graphiste Sheina. À nouveau, l’idée est de valoriser l’artisan en insistant sur la proximité avec l’art. Dans une série d’œuvres, Sheina détourne les objets du quotidien de l’artisan.

BigMat par la graphiste Sheina

Dans cette opération, on joue au maximum la proximité humaine. Par exemple, en créant un making off des œuvres, que l’on retrouve en story permanente sur Instagram. 

Making-off de l’opé-spé Béton sur Instagram

Des premiers résultats encourageants

Pour « L’humain aussi ça compte », nous avons remporté le prix de la meilleure campagne digitale aux Construcom Awards. Pour l’opération avec Sheina, nous avons déjà reçu des citations dans Top/Com

Les artisans commencent aussi à nous remonter des retours de la part de leurs clients. 
Notre site bigmat.fr bénéficie de cette nouvelle approche. En novembre, nous faisions 383K vues, en janvier 522K et en mars 920K. Certes, nous avons augmenté nos budgets d’acquisition, mais pas dans ces proportions ! Il doit donc y avoir un phénomène naturel en place. 

Il est trop tôt pour mesurer les retombées business, surtout qu’étant une coopérative, nous n’avons pas tout de suite les résultats mois par mois. Mais on sort d’un trimestre avec une croissance à deux chiffres, donc peut-être qu’il y a un lien (même si je ne m’aventurerai pas à vous l’affirmer !).